jeudi 14 avril 2011

Aux boues de la nuit…

Innocent à demi
je me suis avancé
interdite la zone
industrielle, industrieuse
entreprises indomptables
innocent mais incurable
indésirable mais désireux
de décrypter ces boues
terres obscènes
molécules bouffies
malaxées par des engins
lunaires et tubulaires
aux pistons de chrome
ignorant la boue torturée
sourde aux cheminées
de vapeurs chuintantes
aveuglées par les guirlandes
des torchères irisées
les affaires marchent
les fumées toussent
les bourses gonflent
les écrans aveuglent
les paroles s’enflent
les progrès s’enragent
les rapaces règnent
les boues pénètrent

embourbée jusqu’aux
méninges indolores
engraissée sournoisement
par tous les orifices
ensevelie du trop plein
d’insouciances mercantiles
notre pensée sur le dos
à l’embonpoint vulgaire
peine à se décrotter…


jeanPaul coLomb
mars 1999/juin 2011

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“Un poète doit laisser des traces de son passage non des preuves. Seules les traces font rêver.”

René Char