Jouer avec les mots et les images… S'amuser avec les mots d'hier et d'aujourd'hui, les images d'ici et là… Les cueillir comme l'on poursuit les papillons dans un rayon de lumière… Les habiller d'Amour, en riant sous la Lune… Et les offrir au ciel, aux étoiles, à l'enfant joyeux, caché en Nous…
jeudi 17 décembre 2020
Demain… (7)
dimanche 6 décembre 2020
Demain… (6)
L'espoir ?
L'espoir,
je l'ai aperçu dans les cieux de novembre
ces heures, ces jours à voir,
recevoir, respirer, de telles lumières,
de belles, très belles lumières…
L'espoir, je le devine, l'espère très vif
dans les semaines printanières à venir
dans ces temps d'été à inventer
ces temps d'été d'un jaune de miel
d'être encore plus vivant avec le vivant
les autres, l'autre infini, l'infini autre…
JeanPaul C.
mercredi 2 décembre 2020
Demain… (5)
Aujourd'hui au demain de hier,
décembre commence à novembre finissant.
Je me fais face à me regarder dans la glace.
Dans ce face à face, je cherche à voir
cet imperceptible changement du temps.
Rien d'évident et pourtant,
j'en suis sûr, quelque chose a changé.
Est-ce un cheveu blanc de plus
à la tempe de l'enfant ?
24482 demains à coup d'un petit rien chaque matin ;
ça fait d'un bébé un gamin et de la vie un destin.
Au revoir miroir à demain !
Je garde ton reflet à l’œil.
vendredi 27 novembre 2020
Demain… (4)
Si on ne crie pas vive la liberté avec humilité
on ne crie pas vive la liberté
Si on ne crie pas vive la liberté en riant
on ne crie pas vive la liberté
Si on ne crie pas vive la liberté avec amour
on ne crie pas vive la liberté
Vous, fils des fils, vous criez avec mépris,
avec rage, avec haine vive la liberté
donc vous ne criez pas vive la liberté !
Il y a une liberté véritable
et une liberté mensongère
mieux vaut être les héros de la liberté véritable.
Pier Paolo Pasolini
Extrait de La Rage
vendredi 6 novembre 2020
Demain… (3)
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo
extrait du recueil Les Contemplations (1856)
samedi 31 octobre 2020
Demain… (2)
Demain
Âgé de cent mille ans, j’aurais encor la force
De t’attendre, ô demain pressenti par l’espoir.
Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,
Peut gémir : Le matin est neuf, neuf est le soir.
Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,
Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,
Nous parlons à voix basse et nous tendons l’oreille
À maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.
Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore
De la splendeur du jour et de tous ses présents.
Si nous ne dormons pas c’est pour guetter l’aurore
Qui prouvera qu’enfin nous vivons au présent.
Robert Desnos, 1942
samedi 24 octobre 2020
Demain… (1)
Mes amis, la peine est de ce monde ;
La peine est de ce monde
je le sais bien.
Comment deviner sur la fragile branche,
Le nom des saisons à venir ?
La peine est de ce monde,
ô mes amis que j'aime,
Mais chaque fleur d'orage
porte la graine de demain.
Andrée Chedid
La Fleur d'orage
in Textes pour un poème
dimanche 18 octobre 2020
Soir d'été… (7)
Je vois toujours le ciel
pour la première fois
Je ne me suis jamais habitué à vivre :
j’ai beau connaître les cieux
aussi bien que moi-même
je vois toujours le ciel
pour la première fois
et la rose fardée
par les soins du couchant
J’ai beau connaître les cieux
aussi bien que moi-même
je vois toujours le ciel
pour la première fois
et l’orange fondre
dans les voiles du lointain
je ne peux m’habituer
à voir le soleil se coucher…
D'après J'ai raison d'être folle
in Le Livre des anges
de Lydie Dattas
lundi 12 octobre 2020
Soir d'été… (6)
Couchant à Mzouazia
Il meurt sur les plus hautes branches
Un dernier rayon de soleil ;
Le couchant sème d'ors étranges
Sur les flots verts et vermeils.
Au ciel pâle d'où le soir tombe,
Dans l'azur gris couleur des eaux,
Glissent comme des éclairs d'ombre
Le pêcheur et son long bateau.
Il sort un profond et doux charme
De toutes ces choses, sans fin ;
Tout est joyeux, apaisé, calme ;
Bientôt la nuit, où tout est divin...
D'après Fernand Gregh
dimanche 4 octobre 2020
Soir d'été… (5)
Soir d’été
Le soleil brûlait l’ombre, et la terre altérée
au crépuscule errant demandait un peu d’eau ;
chaque vague de sa tête inclinait le fardeau
du jour sur l’océan encore doré.
Tandis que l’astre en feu descend et va s’asseoir
au fond de sa rouge lumière,
dans les marais frissonne la prière,
et dans les airs : « Bonsoir ! Bonsoir ! »
pas une aile à l’azur ne demande à s’étendre,
pas un souffle ne rôde sur la passe déserte,
dans tout ce grand calme et ces tons adoucis
le moustique à l’affût pourrait t’entendre…
D’après Soir d’été de Marceline Desbordes-Valmore
mardi 29 septembre 2020
Soir d'été… (4)
Attention
à ne pas éteindre
en toi
le soleil.
Si tu n’es pas sage
je t’enfermerai
dans le béton
de fausses pyramides
où bat toujours
sous l’imposture
mon cœur d’enfant sauvage.
Jacques Temple
Extrait de Sirventès in Par le sextant du soleil
jeudi 24 septembre 2020
Soir d'été… (3)
Ce soir d'été doré
les portes de la nuit elle a repoussées
s'est assise sous un arbre endormi
face à l'océan éternel, toile immobile
avec pour unique compagnon
un large chapeau de paille
qu'elle oublie parfois près de l'éventail
que je retrouve parfois dans l'automobile
Ce soir d'été doré
les portes de la nuit elle a repoussées
dans l'attente du dialogue avec les étoiles…
JeanPaul C.
dimanche 30 août 2020
Soir d'été… (2)
lundi 10 août 2020
Soirs d'été… (1)
lundi 6 juillet 2020
Nostalgie… (7)
Viens que je te chante à l'oreille,
les jours dansants dansent-ils encore ?
Viens que je te chante à l'oreille
les jours dansants dansent encore…
Danse et cueille la lumière du jardin
éclaboussé de toutes couleurs
Recueille-toi au cœur de chaque fleur
et respire la jusqu'à l'ivresse…
Enveloppe-toi des mille senteurs
et des danses de la terre, oui danse…
Viens que je te chante à l'oreille
tous les jours à danser encore…
Reviens l'enfant riant et dansant
à chaque souffle, à chaque instant, entends :
les jours dansants dansent-ils encore ?
jeudi 18 juin 2020
Nostalgie… (6)
Passage de la Nostalgie…
Ces deux placettes, reliées par cette ruelle cachée, appelé Passage Étroit de la Nostalgie, continuaient le centre fabuleux où venaient se fondre deux mondes secrets : l'un issu des disciplines talmudiques, et l'autre des disciplines ésotériques judéo-gréco-orientales.
Tout de dédale d'escaliers, de ruelles, de cours et de petites places s'appelaient Sérail des Belles Idées ou encore Sérail des Hébreux.
Dans cet endroit splendide, je jouais avec des enfants juifs qui savaient aussi bien raconter les choses des temps anciens qu'escalader les murets d'enceinte interdits. Les filles avaient, en plus, d'inquiétants sourires que je lisais dans leurs yeux, à l'ombre dorée des greniers.
mercredi 10 juin 2020
Nostalgie… (5)
La vie est une précaution nécessaire
lundi 1 juin 2020
vendredi 29 mai 2020
Nostalgie… (3)
jeudi 21 mai 2020
Nostalgie… (2)
Il me tarde de partir
pour oublier des joies moisies
Le soir s'annonce au pied de l'arbre
Le soleil se retire
Quand se décante l'oubli
J'attends la révélation
Elle garotte mon cœur
Et la nuit s'élance sur la traîne du jour
J'embrasserais volontiers
Mon enfance perdue
Si j'en avais le loisir
L'éclair du départ me foudroie
jeudi 14 mai 2020
Nostalgie… (1)
vendredi 8 mai 2020
vendredi 1 mai 2020
Couleurs (6)
Enfant j'avais
Les filles étaient mes soeurs
figées en moi comme l'on cache
dans son mouchoir
ou des billes de réglisse vertes.
mercredi 29 avril 2020
Couleurs (5)
samedi 25 avril 2020
Couleurs (4)
Éclatent dans le bleu naissant de l'Orient.
Les doutes, les désirs, les ardeurs, les colères
Troublent l'océan bleu de l'âme qui m'est chère.
Pourpres et violets s'entremêlent, arrêtant
Au seuil le Dieu Soleil qui revient des enfers.
Les doutes, les colères closent pour un moment
Cette âme sans laquelle mon âme est un néant.
“Un poète doit laisser des traces de son passage non des preuves. Seules les traces font rêver.”
René Char