Sans faire d'histoire nous laissons
le brouillard nous envelopper…
nous accompagnons le fleuve
entre les roseaux immobiles
la nudité des arbres
la solitude des mouettes
l'immensité du silence de coton
nous transportons nos parfums du matin
de café, de pain frais, encore chaud,
de confitures rouges aux reflets d'été
nous circulons, rêvons entre des étiers d'hiver
vides de palmipèdes : la vie aquatique somnole sous des cieux de lumière d'ouate
nous avançons à l'ombre
d'un géant d'acier
à moitié mangé…
à quoi pensons-nous ?
à autre chose ?
sans faire d'histoire
nous marchons
JeanPaul C
d'après L'Au-delà de nos âges p. 37