Jouer avec les mots et les images… S'amuser avec les mots d'hier et d'aujourd'hui, les images d'ici et là… Les cueillir comme l'on poursuit les papillons dans un rayon de lumière… Les habiller d'Amour, en riant sous la Lune… Et les offrir au ciel, aux étoiles, à l'enfant joyeux, caché en Nous…
jeudi 29 décembre 2016
mardi 27 décembre 2016
Décembre (2)
Quand la beauté t'habite,
Comment l'assumes-tu ?
L'arbre assume le printemps
Et la mer le couchant,
Toi, comment assumes-tu
La beauté qui te hante ?
Toi qu'habite la beauté,
Tu aspires à une autre
Plus vaste que le printemps,
Plus vive que le couchant
— déchirante, déchirée —
Qui pourrait t'assumer
Hormis l'éternel Désirant ?
François Cheng De l'âme
dimanche 18 décembre 2016
vendredi 25 novembre 2016
Au lieu de…
Au lieu de me dire : je suis à l’automne de ma vie, une seule culbute, tout sera fini…
Si je me disais : j’ai tout le chemin à parcourir à rebours, de ralentis en ralentis, du jardin de ma grand’mère à l’île de Madère, de la grenade au creux de l’enfance à la main de ma bien-aimée, jusqu’au parfum de pêche ou de lilas à tout jamais en moi, si proche de l’éternité…
D'après L'or des Anges Bernard Faucon Chambres d'amour
lundi 13 juin 2016
Géométrie & couleurs
Parcours cinétique…
Jeux de lumière
couleurs
et
transparences…
nos regards jouent
à voir autrement
le silence immobile
des vieilles pierres…
s'effeuillent en rouge
vert ou jaune
tout en rondeur
ou en angle aigu
en plissements
suivant l'instant…
L'instant suspendu
s'échappe, perdu
ou s'accroche à
un reste de silence, à
des notes d'aujourd'hui
des notes d'autrefois…
JeanPaul Colomb
Réalisations et installation de Annie Brunetot
vendredi 3 juin 2016
[Quand il pleut… ]
[Quand il pleut…
]
je regarde le monde
ses couleurs m'inondent…
[Quand il pleut…
]
j'entends les roses sourire
s'ouvrir, s'épanouir, mourir…
[Quand il pleut…
]
j'écoute Ravel tout doux
Ondine et ses Jeux d'eau…
[Quand il pleut…
]
je conte sur les nuages
avec eux, je voyage…
[Quand il pleut…
]
je cuisine des petits pois
à la mode d'autrefois…
[Quand il pleut… ]
je lis Cheng ou Mankell
leurs mots ont des ailes…
à la mode d'autrefois…
[Quand il pleut… ]
je lis Cheng ou Mankell
leurs mots ont des ailes…
JeanPaul C.
dimanche 29 mai 2016
Glycine (2)
Je suis l’amoureux
de la lune…
Mon cœur qu’un vain rêve importune
Est fleur qui ne s’épanouit
Que sous la lune
et dans la nuit…
Il n’est de rêve
qu’âme une…
Mes heures conscientes sont
Passées dans mon propre horizon…
Courbé de mon lointain,
je rêve
Ma propre absence,
et je m'enlève
À mon corps,
murs de ma prison…
Fernando Pessoa (1888-1935)
in Rue Transversale
mardi 24 mai 2016
Glycines (1)
Les ors, les violets,
les verts, les pourpres
fiers
Éclatent dans le bleu naissant de l’Orient.
Les doutes, les désirs,
les ardeurs, les colères
Troublent l’océan bleu de l’âme qui m’est chère.
Pourpres et violets s’entremêlent, arrêtant
Au seuil le Dieu Soleil qui revient des enfers.
Les doutes, les colères closent pour un moment
Cette âme sans laquelle
mon âme est un néant.
Rémy de Gourmont (1858-1915)
Extrait de Symboles in La poésie symboliste.
Extrait de Symboles in La poésie symboliste.
Anthologie par Jean-Marie Sapet
lundi 4 avril 2016
Dans le tourbillon des années 20…
Tendre évocation
Moins de deux
kilomètres à l'intérieur des terres, là où les pins cèdent la place aux
peupliers poussiéreux, se trouve une gare isolée. Un matin de Juin 1925, un
cabriolet Peugeot vint y chercher une mère et sa fille, pour les conduire à l'hôtel
Causse.
L'hôtel Causse, rien à
voir avec ce que je m'imaginais ! Dis, Maman, dans l'exemplaire du Petit Journal illustré du 24 Juillet
1921, l'hôtel photographié en première page ne se trouvait pas dans
cette ville de province ou nous allons passer notre semaine de congés payés ? Bien sur que non ma fille
! Deauville, pour nous, c'est du cinéma ! mais tu verras, tu rapporteras je
l'espère, un excellent souvenir de ces quelques jours de congé.
La chambre se situait au premier étage ; en
écartant les rideaux la vue est attirée par une superbe place animée garnie en
son centre d'une fontaine et ceinte de pins magnifiques qui embaumaient la
résine.
Le confort était au rendez-vous et même un
savon Palmolive était abandonné sur
le lavabo. Finalement, cela s'annonçait mieux que prévu. Après avoir rangé nos
affaires, ma mère et moi sommes attirées par une promenade sur cette belle
place si tentante vue de la fenêtre.
Quelques arcades abritaient des commerces : un
marchand de journaux exposait toute une série de Bécassine qui me ramenaient
quelques années en arrière.
Plus loin, un coiffeur vantait la marque L’Oréal : plus un cheveux blanc,
toujours trente ans ! Un peu plus loin, un bazar bourré d'articles divers
allant du pulvérisateur à insecticide fly-tox, au balai O’Cedar, la cafetière
Salam...
Mais, nous ne sommes pas là pour faire des
courses, arrêtons-nous pour prendre un apéritif ; huit jours de congé, ça se
fête ! Allez, tu commences à être grande, prenons un verre de Dubonnet, tu sais
comme dans le métro : dubo, dubon, Dubonnet ! Il n'y a pas qu'à Paris qu'on peut se distraire ; tiens, regarde l'affiche du cinéma en face, il passe le
film Pêcheur d'Islande réalisé par Jacques de Baroncelli, demain, promis, on y
va.
Je commençais à ne plus trop penser
à Deauville quand le son d'un accordéon m'interpella, en plus il chantait des
chansons de Vincent Scotto, Damia, Maurice Chevalier ! Et, à la fin de chaque
chanson il proposait à la vente pour un pris modique un exemplaire de la
musique de la chanson, et les auditeurs étaient invités à reprendre le refrain
en chœur !
J'ai toujours cet exemplaire dans
un placard, il représente pour moi le souvenir merveilleux de premières
vacances ou les choses simples suffisent pour être heureux.
Monique P.
Photos : exposition Dans le tourbillon des années 20 Médiathèque de Saintes (17100) http://www.votre-expo.com/
jeudi 3 mars 2016
Papillons blancs
La fenêtre
au lever
se
tinte des voltes
de
papillons blancs
floconnant
sans cesse
dansent,
fleurissent
sur des
partitions nues
ces papillons blancs
légers, jamais affaiblis
me font
fondre et rêver
à la fenêtre du lever
je dessine des feuilles
à tout jamais colorées
blancs papillons, merci
enfant
à Noël je suis
en ce
jour tout blanc…
jeanPaul
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“Un poète doit laisser des traces de son passage non des preuves. Seules les traces font rêver.”
René Char