Soir d’été
Le soleil brûlait l’ombre, et la terre altérée
au crépuscule errant demandait un peu d’eau ;
chaque vague de sa tête inclinait le fardeau
du jour sur l’océan encore doré.
Tandis que l’astre en feu descend et va s’asseoir
au fond de sa rouge lumière,
dans les marais frissonne la prière,
et dans les airs : « Bonsoir ! Bonsoir ! »
pas une aile à l’azur ne demande à s’étendre,
pas un souffle ne rôde sur la passe déserte,
dans tout ce grand calme et ces tons adoucis
le moustique à l’affût pourrait t’entendre…
D’après Soir d’été de Marceline Desbordes-Valmore
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