Quand je mordrai
les mots,
de grâce,
ne me bousculez pas,
je veux mastiquer,
rompre entre mes dents,
la peau, les os, la moelle
du verbe,
afin de versifier ainsi
le cœur des choses.
Quand mon regard
se perdra dans le néant,
de grâce
ne m'éveillez pas,
je veux retenir,
au cœur de l'iris,
l'ombre moindre
du mouvement infime.
Conceição Evaristo
Extrait du poème
« À propos du calme et du silence »,
in Poèmes de la mémoire et autres mouvements
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