Violettes
Et
les violettes elles-mêmes, écloses par magie dans l’herbe, cette nuit, les
reconnais-tu ?
Tu te penches, et comme moi tu t’étonnes ; ne sont-elles pas, ce printemps-ci,
plus bleues ?
Non, non, tu te trompes, l’an dernier je les ai vues moins obscures, d’un mauve
azuré, ne te souviens-tu pas ?
Plus
mauves… non, plus bleues…
Je revois des prés, des bois profonds que la première poussée des bourgeons
embrume d’un vert insaisissable, des ruisseaux froids, des sources perdues,
bues par le sable aussitôt que nées, des primevères de Pâques, des jeannettes
jaunes au cœur safrané, et des violettes, des violettes, des violettes…
Colette
https://arbrealettres.wordpress.com/2017/12/30/violettes-colette/
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